mercredi 8 avril 2009

Gouvernance chez Cascades

Le conseil d'administration de Cascades est composé de 4 comités dont celui de l'environnement, de la santé et de la sécurité. Le mandat de ce comité consiste notamment à réviser de façon régulière la performance de la compagnie par rapport à l'environnement. Le travail du comité de l'environnement, de la santé et de la sécurité en matière de vérification est nécessaire pour veiller à ce que les opérations de Cascades soient exécutées selon les normes de l'industrie, ainsi que selon les standards imposés par les lois et les règlements en vigueur sur la qualité de l'environnement.
Chaque trimestre, le conseil d'administration reçoit 2 rapports provenant de chaque usine. L'un consiste en une divulgation d'informations non financières liées à l'environnement. Dans cette divulgation, il y a des informations se rapportant, entre autres, aux événements qui ont entraînés les impacts environnementaux. La date, la cause ainsi que les mesures correctives pour enrayer le problème lié à l'environnement sont expliqués dans cette divulgation. L'autre rapport transmis au conseil d'administration concerne les éléments financiers liés à l'environnement. Il consiste en un rapport de performance environnementale. Les coûts engagés pour respecter l'environnement, ainsi que les économies de coûts possibles en respectant les objectifs font parti de ce rapport.
Ainsi, la stratégie environnementale de Cascades a des répercussions également sur les décisions et activités de son conseil d’administration.

Gestion des risques environnementaux chez Cascades

Comme mentionné dans son rapport sur le développement durable 2007, Cascades ne considère pas les changements climatiques en tant que risques, mais plutôt comme des opportunités puisqu’elle respecte l’environnement dans le cours de ses opérations. En effet, l’entreprise s’assure de respecter les lois et règlementations environnementales auxquelles elle est soumise au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il est toutefois mentionné, qu’elle prévoit, pour maintenir cette conformité, continuer à engager des dépenses en immobilisations et en charges d’exploitation.
Le contrôleur de la division Fibres Breakey nous a mentionné qu’il ne comptabilisait pas les risques environnementaux et qu’il ne faisait pas de provision pour éventualités puisque, justement, leur division respecte les lois et normes et qu’il est difficile de prévoir des événements internes et externes qui n’arrivent que très rarement. Il ne comptabilise que les frais qui sont prévisibles tel que le nettoyage de leurs sites d’enfouissement lorsque Cascades les ferme.
D’ailleurs, suite à la lecture d’articles sur la gestion des risques environnementaux, Cascades n’est pas une exception. En effet, il est rare que des entreprises comptabilisent des risques environnementaux puisqu’il existe peu d’outils pour les quantifier et que ceux existants sont peu efficaces.

Contrôles de gestion environnementaux chez Cascades

Cascades a plusieurs objectifs à long terme. Par rapport à l’environnement, l’entreprise à l’intention de continuer à augmenter le volume de matière qu’elle recycle, de diminuer ses émissions de GES et sa consommation d’eau, de récupérer ses déchets provenant des systèmes de traitement de l’eau et de maximiser son efficacité énergétique. Chaque usine de Cascades a des standards élevés à respecter et un suivi rigoureux est effectué afin que les objectifs de réduction énergétique fixés pour chacune d’entre elles soient atteints.

Suite à notre discussion avec le contrôleur et la superviseure technique de la division Fibres Breakey qui fait parti de Cascades Groupe Papiers Fins Inc. et qui est située à Ste-Hélène-de –Breakeyville, nous avons appris que les usines de Cascades ont des objectifs annuels de réduction par rapport à l’électricité, au gaz naturel, à l’eau et au taux de rejet.
Pour cette usine, les objectifs à atteindre pour 2009 sont les suivants:
• 6,5 m3 d’eau / tonne de pâte
• Ne pas avoir plus de 28,5 % de rejets en 2009
• 500 kW d’électricité / tonne de pâte
• 2,65 giga joule d’énergie / tonne de pâte
Le 2,65 giga joule d’énergie comprend 2,05 giga joule d’électricité et 0,6 giga joule de gaz naturel. Actuellement, cette usine utilise 7,5 m3 d’eau par tonne de pâte fabriquée. En tant que tel, l’entreprise n’a pas d’objectif de réduction des émissions de GES. Par contre, en ayant un objectif de réduction de leur effluent final (l’eau du procédé), cela a un impact sur leurs émissions de GES. En effet, lorsque l’usine utilise de l’eau fraîche pour fabriquer la pâte, elle doit la chauffer au gaz naturel. Ainsi, en réutilisant l’eau, cette division émet moins de GES.

Les contrôles de gestion en place chez Cascades permettent de planifier l’atteinte de ces objectifs de réduction, de faire le suivi des résultats et, à la fin de chaque trimestre, de faire une rétroaction pour s’assurer qu’ils ont été atteints ou de prendre des mesures correctives.

Tout d’abord, en ce qui concerne le budget, le contrôleur de la division Fibres Breakey établit son budget annuel en prenant pour acquis que l’usine atteindra ses objectifs de réduction et la diminution de coûts qui en découlent. Ainsi, ce budget a un effet de motivation et encourage l’atteinte des objectifs de réduction.

La seule petite lacune de la gestion de Cascades, selon nous, est liée à son système de rémunération. La stratégie de l’entreprise est liée à l’environnement et elle établit à chaque année des objectifs de réduction pour chacune de ses divisions, mais le système de rémunération des employés et dirigeants ne tient pas compte de l’atteinte de ses objectifs. Il est certain que si les objectifs sont atteints, il y aura une diminution des coûts de l’entreprise et ainsi, une augmentation de ses profits. Puisqu’une partie des profits est redistribuée aux employés, ils en profiteront, mais c’est tout de même moins incitatif. Nous voulons donc émettre ici une petite suggestion pour les dirigeants de Cascades, en liant le système de rémunération à l’atteinte des objectifs, par des bonus par exemple, il y aurait un effet motivateur sur les employés et ils seraient incités à faire des efforts supplémentaires pour atteindre ces objectifs qui sont au cœur de la stratégie de Cascades et sur lesquels l’entreprise a créé sa réputation et son image. Toutefois, comme l’a mentionné le contrôleur de la division Fibres Breakey, l’environnement fait parti de la mentalité des employés et des dirigeants et ils sont encouragés à faire des efforts pour atteindre les objectifs de réduction de Cascades.

Ensuite, Cascades utilise le tableau de bord comme contrôle de gestion pour s'assurer du respect des objectifs que l'entreprise s'est fixée. Le contrôleur de la division Fibres Breakey nous a informées que l'entreprise fait usage du tableau de bord sur une base mensuelle afin de permettre un meilleur suivi des écarts. Cascades utilise principalement 4 indicateurs de performance dans la composition du tableau de bord qui sont les suivants:
• Les MES (matières en suspension)
• La DBO (demande biologique en oxygène)
• Les toxicités
• La consommation d'eau en m3/tonne
Ces 4 indicateurs se rapportent à la pollution de l'eau, du sol et de l'air. Ils mesurent donc le niveau de matières toxiques envoyées dans l'eau des rivières et le niveau de gaz nocifs libérés par l'entreprise dans l'atmosphère. Les MES et la DBO se mesurent sur la base de kilogrammes rejetés comparativement à ceux permis. La consommation d'eau se mesure sur la base de m3/tonne rejetés comparé à ceux permis. Une analyse des écarts par rapport aux objectifs fixés en début d'année par l'entreprise est effectuée mensuellement. En se basant sur ces indicateurs de performance, Cascades est en mesure de faire ressortir les éléments pertinents à l'évaluation des activités de l'entreprise. Lorsqu'il y a présence d'écarts, Cascades essaie d'en déterminer la cause, puis apporte des mesures correctives pour rétablir la situation. Par la suite, Cascades établit un plan de mise en œuvre pour avoir une idée concrète du processus de résolution de l'écart identifié. Un des objectifs de Cascades est la réduction de la consommation en électricité. Pourtant, en regardant les 4 indicateurs de performance que nous a fournis le contrôleur de la division Fibres Breakey, aucun d'entre eux se rapporte à la consommation d'électricité. Les MES, la DBO et les toxicités ne sont pas liés à l'électricité. La consommation d'eau en m3/tonne est surtout liée à la l'utilisation du gaz naturel pour la réchauffer. Il faudrait revoir les indicateurs pour en ajouter un se rapportant à la consommation d'électricité. De cette manière, il serait plus facile de constater le respect ou non de l'objectif initial lié à l'électricité.

Finalement, le protocole de Kyoto n’a pas affecté les contrôles de gestion de Cascades en tant que tel puisque l’entreprise a déjà réduit ses émissions de GES de 26% depuis 1990, qui est l’année de référence du protocole de Kyoto. En effet, Cascades est considérée comme une entreprise avant-gardiste, car elle a pris les devants en matière d’efficacité énergétique avant même que l’enjeu ne devienne un défi planétaire.

L’entreprise Cascades


Cascades, une entreprise cotée à la bourse de Toronto (CAS), œuvre dans le domaine de la fabrication, de la transformation et de la commercialisation de produits d’emballage et de papier tissus composés principalement de fibres recyclées. La réutilisation des ressources est un des premiers principes de gestion de l’entreprise fondée en 1964. Cascades est une entreprise d’envergure qui regroupe près de 13 000 employés dans plus d’une centaine d’unités d’exploitation situées en Amérique du Nord et en Europe.

La nature des activités de Cascades, axée sur la réutilisation des ressources, en dit long sur la position de l’entreprise face à l’environnement. Cascades est un chef de file en développement durable depuis ses tout débuts. Chaque année, l’entreprise produit un rapport sur le développement durable et le met à la disposition de ses parties prenantes sur son site internet que nous vous invitons à consulter. Ce rapport comprend la mission environnementale de Cascades ainsi que ses objectifs annuels et ses résultats vis-à-vis l’environnement. Les champs d’actions de Cascades en environnement sont nombreux. Nous venons de parler de l’importance du recyclage pour l’entreprise, mais cette dernière ne se limite pas au recyclage traditionnel. La compagnie privilégie depuis longtemps la réutilisation de l’eau pour réduire ses prélèvements en rivière. La même goutte d’eau peut être réutilisée jusqu'à 40 fois. Cascades affiche conséquemment un débit d’effluent 5 fois inférieur à la moyenne canadienne de l’industrie. Chaque année, l’entreprise a de nouveaux objectifs d’augmentation du volume de matière qu’elle recycle et de réduction de sa consommation d’eau.

Cascades s’intéresse aussi à l’analyse sur le cycle de vie des produits. Elle est d'ailleurs associée avec le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) de l'École Polytechnique de Montréal et participe à la Chaire industrielle en analyse de cycle de vie. Plusieurs de ses produits sont à l’étude afin de réduire leur empreinte écologique au maximum.

Finalement, l’entreprise est consciente de l’importance de la réduction des émissions des GES. En 2007, cette dernière a diminué de 5 % l’intensité de ses émissions de GES par rapport à 2006. Pour ce qui est de ses émissions de CO2 (les GES comprennent le CO2, mais également d’autres gaz tels le méthane, l’ozone et autres) en 2007, l’entreprise a émis 286 kg de CO2 / tonne métrique par rapport à 301 kg de CO2 / tonne métrique en 2006 et 307 kg de CO2 / tonne métrique en 2005. Donc, elle est en constante amélioration.

Voici maintenant comment l’entreprise réussit, par l’implantation de contrôles de gestion environnementaux, à transformer ses intentions environnementales en actions favorisant le développement durable.

Déjà la fin…

Cette troisième et dernière partie de notre blogue consiste en la présentation d’un exemple d’application pratique de contrôles de gestion relatifs aux émissions de GES dans une entreprise. L’entreprise que nous vous présentons est un chef de file en matière d’environnement au Québec et ailleurs dans le monde. Cette entreprise se nomme Cascades. Nous avons eu la chance d’entrer en contact avec des gestionnaires de chez Cascades qui ont des responsabilités vis-à-vis le développement durable, ce qui nous permet de vous présenter un exemple assez complet de l’impact des considérations environnementales sur les pratiques en comptabilité de gestion dans une entreprise.


Un merci particulier à M. Pascal Painchaud, contrôleur et à Mme Geneviève Côté, superviseure technique chez Cascades.

Mélanie, Geneviève & Véronique

mercredi 18 mars 2009

Contrôle de gestion et Protocole de Kyoto

Dans le texte précédent nous vous avons présenté le tableau de bord équilibré (BSC) comme outil de prévention du risque environnemental. Sous une autre perspective, le BSC est un contrôle de gestion efficace qui favorise l’atteinte d’objectifs environnementaux. En effet, la comptabilité de management environnementale fourni des outils qui aident les entreprises à atteindre leurs objectifs environnementaux (Bennet et James, 2000). Le contrôle de gestion fait parti de ces outils.
Traditionnellement, le contrôle de gestion a pour objectif d’augmenter la probabilité que les individus et groupes agissent de façon à atteindre les objectifs de l’organisation (Flamholtz et al.1985). Lorsque des éléments environnementaux interviennent, les contrôles de gestion doivent être adaptés afin d’intégrer ces considérations environnementales. La plupart des auteurs suggèrent d’adapter les outils de contrôle établis afin d’y intégrer des considérations environnementales plutôt que d’implanter de nouveaux contrôles. Il est donc relativement simple pour une entreprise ciblée par le Protocole, d’intégrer l’aspect de la réduction des émissions de GES dans ses contrôles de gestion en place. Le tableau de bord qui vous a été présenté précédemment est un bon exemple, mais le budget et les systèmes de rémunération en sont aussi.
Il est toutefois possible pour une organisation voulant faire une meilleure mesure et un meilleur suivi de l’atteinte de ses objectifs, de faire l’implantation d’un outil de gestion plus complexe. Je fais ici référence à l’éco-contrôle. L’éco-contrôle est l'application du contrôle à la gestion financière et environnementale, permettant d’intégrer systématiquement des informations de gestion et de comptabilité financière conventionnelle avec des informations de la comptabilité écologique interne et externe (Schaltegger et Burritt 2000). Concrètement, des préoccupations environnementales sont considérés dans trois types de contrôle: les systèmes de mesure de la performance, le budget et les mesures incitatives et ce à trois niveaux : financier, opérationnel et environnemental. Henri et Journeault (2007) ont examinés les effets de l’intégration de considérations environnementale sur la performance environnementale des entreprises manufacturières pour ces trois types de contrôle. L’analyse a démontrée que le fait de considérer les aspects environnementaux augmente la performance environnementale de l’entreprise et de ce fait, la performance financière de celle-ci. Plusieurs auteurs partagent cette opinion, notamment Schaltegger et Burritt (2000), Wilmshurst et Frost (2001) qui ajoutent que l’éco-contrôle permet aux entreprises de mieux gérer leur éco-efficience et de l’améliorer.
Pour toutes ces raison, les entreprises ciblées par le Protocole de Kyoto qui mettront en place des mesures et des incitatifs pour assurer la cohérence entre les actions prises dans l’organisation et l’objectif de réduction des GES en retireront de nombreux avantages sur le plan environnemental et économique.
Suite à la lecture de ce message et de vos connaissances personnelles, pensez-vous que les gestionnaires devraient intégrer les considérations environnementales à tous les niveaux comme le fait l’éco-contrôle ou le simple fait d’intégrer ces considérations aux outils en place est suffisant pour favoriser les chances d’atteindre les objectifs du protocole de Kyoto?
Cette partie du blogue s’avérait plus théorique. Nous continuerons sur cette tangente pour la prochaine partie, mais nous ajouterons toutefois des exemples plus pratiques pour le bénéfice de votre compréhension.

La gestion des risques liés au protocole de Kyoto dans les entreprises canadiennes

Depuis les scandales financiers du début des années 2000, plus d’importance a été accordée à la gestion des risques pour améliorer le contrôle interne des organisations avec l’adoption de la loi Sarbanes-Oxley (SOX). En effet, de nombreux événements, provenant de l’interne ou de l’externe, surviennent dans les entreprises et ceux-ci peuvent avoir un impact positif, négatif ou les deux. Si l’impact est négatif, il s’agit d’un risque pour l’entreprise et il peut nuire à l’atteinte de ses objectifs. Par contre, un impact positif peut constituer une opportunité. Ainsi, les risques peuvent permettre à l’entreprise de saisir des opportunités qui leur permettront de créer des avantages concurrentiels et de satisfaire davantage la clientèle si les gestionnaires ont la capacité de gérer ces risques dans les limites de leur appétence pour le risque. Une gestion du risque efficace permet l’atteinte des objectifs organisationnels et la réalisation de la stratégie. SOX impose des règles sur la comptabilité et la transparence financière afin de contrôler les risques comptables de toutes entreprises cotées aux bourses américaines. Toutefois, il existe d’autres risques au sein des organisations tels les risques environnementaux.
Selon Epstein (Making Sustainability Work, 2008), les risques environnementaux sont opérationnels et font références à des processus d'affaires inefficaces ou inefficients pour acquérir, financer, transformer et commercialiser des biens et services et des menaces de perte d’actifs et de réputation pour les entreprises. Ces risques environnementaux sont nombreux et peuvent être de diverses natures. Par exemple, une non-conformité importante au protocole de Kyoto peut entraîner des amendes, pénalités, poursuites, sanctions sur les marchés financiers et impacts financiers néfastes sur la continuité des affaires, et la réputation et image de l’entreprise peuvent en être profondément affectées.
Une gestion des risques environnementaux permet une meilleure allocation des ressources et une amélioration des décisions sur les processus, les produits et l'investissement en capital afin de satisfaire les parties prenantes et améliorer la rentabilité à long terme de l’entreprise.
Dans les entreprises, plusieurs risques peuvent être évités ou leurs impacts réduits par la prévention et des systèmes de contrôle efficaces. Quelques outils ont été adaptés afin de quantifier et de gérer leurs risques environnementaux. Les plus connus sont le tableau de bord équilibré (BSC) et l’analyse multicritères. Le BSC traditionnel met l’accent sur les objectifs stratégiques de l’entreprise et mesure leur atteinte, mais plusieurs chercheurs tentent d’étendre son utilisation à l’ERM. Selon Olson et Wu (Enterprise Risk Management, 2008), le BSC en gestion des risques (ERM BSC) permet de coordonner l’attention dans les organisations sur les aspects des opérations que les gestionnaires ont identifiés comme critique à la performance organisationnelle. Techniquement, le BSC garde les quatre mêmes perspectives, mais dans les objectifs, les gestionnaires doivent intégrer la gestion des risques (exemple : dans la perspective satisfaction du client, un objectif pourrait être de réduire la perte de clientèle et la mesure serait le nombre de clients conservés). Toutefois, Nagumo et Donlon (Integrating the Balanced Scorecard and COSO ERM Frameworks, 2006) mentionnent quelques contraintes à cet outil pour gérer les risques; il est difficile d’intégrer dans le BSC des événements qui arrivent très rarement puisque celui-ci aborde la gestion stratégique sur des cycles de trois à cinq ans. Également, la nature du risque est telle que l'un des facteurs de risque peut déclencher de nombreux autres événements, et, à son tour, peut devenir un facteur déterminant pour un nouveau risque. De plus, les liens de ces risques ne se limitent pas aux liens verticaux des quatre perspectives du BSC, et n’est pas limité à un seul thème stratégique. Ainsi, selon eux, le BSC deviendrait trop complexe avec cette surcharge d’information, mais il est nécessaire de trouver un moyen d’intégrer ERM dans le BSC. Un autre modèle utilisé pour gérer les risques environnementaux est l’analyse multicritères. Cette méthode n’est pas parfaite, mais offre un moyen de démontrer aux décideurs l'importance relative positive et négative des alternatives et donne un moyen de quantifier les préférences des décideurs. Elle tient compte de plusieurs critères qualitatifs et quantitatifs pour choisir une option, tels que le service à la clientèle, la fiabilité, l’intégration, le coût, la sécurité et le degré de service.
Ainsi, de nouveaux risques peuvent surgir au fil du temps, telles une prise de conscience environnementale par la société et l’entrée en vigueur de nouvelles régulations comme le Protocole de Kyoto, et c’est pourquoi les entreprises doivent exercer une bonne gestion des risques environnementaux pour leur faire face.