mercredi 8 avril 2009

Contrôles de gestion environnementaux chez Cascades

Cascades a plusieurs objectifs à long terme. Par rapport à l’environnement, l’entreprise à l’intention de continuer à augmenter le volume de matière qu’elle recycle, de diminuer ses émissions de GES et sa consommation d’eau, de récupérer ses déchets provenant des systèmes de traitement de l’eau et de maximiser son efficacité énergétique. Chaque usine de Cascades a des standards élevés à respecter et un suivi rigoureux est effectué afin que les objectifs de réduction énergétique fixés pour chacune d’entre elles soient atteints.

Suite à notre discussion avec le contrôleur et la superviseure technique de la division Fibres Breakey qui fait parti de Cascades Groupe Papiers Fins Inc. et qui est située à Ste-Hélène-de –Breakeyville, nous avons appris que les usines de Cascades ont des objectifs annuels de réduction par rapport à l’électricité, au gaz naturel, à l’eau et au taux de rejet.
Pour cette usine, les objectifs à atteindre pour 2009 sont les suivants:
• 6,5 m3 d’eau / tonne de pâte
• Ne pas avoir plus de 28,5 % de rejets en 2009
• 500 kW d’électricité / tonne de pâte
• 2,65 giga joule d’énergie / tonne de pâte
Le 2,65 giga joule d’énergie comprend 2,05 giga joule d’électricité et 0,6 giga joule de gaz naturel. Actuellement, cette usine utilise 7,5 m3 d’eau par tonne de pâte fabriquée. En tant que tel, l’entreprise n’a pas d’objectif de réduction des émissions de GES. Par contre, en ayant un objectif de réduction de leur effluent final (l’eau du procédé), cela a un impact sur leurs émissions de GES. En effet, lorsque l’usine utilise de l’eau fraîche pour fabriquer la pâte, elle doit la chauffer au gaz naturel. Ainsi, en réutilisant l’eau, cette division émet moins de GES.

Les contrôles de gestion en place chez Cascades permettent de planifier l’atteinte de ces objectifs de réduction, de faire le suivi des résultats et, à la fin de chaque trimestre, de faire une rétroaction pour s’assurer qu’ils ont été atteints ou de prendre des mesures correctives.

Tout d’abord, en ce qui concerne le budget, le contrôleur de la division Fibres Breakey établit son budget annuel en prenant pour acquis que l’usine atteindra ses objectifs de réduction et la diminution de coûts qui en découlent. Ainsi, ce budget a un effet de motivation et encourage l’atteinte des objectifs de réduction.

La seule petite lacune de la gestion de Cascades, selon nous, est liée à son système de rémunération. La stratégie de l’entreprise est liée à l’environnement et elle établit à chaque année des objectifs de réduction pour chacune de ses divisions, mais le système de rémunération des employés et dirigeants ne tient pas compte de l’atteinte de ses objectifs. Il est certain que si les objectifs sont atteints, il y aura une diminution des coûts de l’entreprise et ainsi, une augmentation de ses profits. Puisqu’une partie des profits est redistribuée aux employés, ils en profiteront, mais c’est tout de même moins incitatif. Nous voulons donc émettre ici une petite suggestion pour les dirigeants de Cascades, en liant le système de rémunération à l’atteinte des objectifs, par des bonus par exemple, il y aurait un effet motivateur sur les employés et ils seraient incités à faire des efforts supplémentaires pour atteindre ces objectifs qui sont au cœur de la stratégie de Cascades et sur lesquels l’entreprise a créé sa réputation et son image. Toutefois, comme l’a mentionné le contrôleur de la division Fibres Breakey, l’environnement fait parti de la mentalité des employés et des dirigeants et ils sont encouragés à faire des efforts pour atteindre les objectifs de réduction de Cascades.

Ensuite, Cascades utilise le tableau de bord comme contrôle de gestion pour s'assurer du respect des objectifs que l'entreprise s'est fixée. Le contrôleur de la division Fibres Breakey nous a informées que l'entreprise fait usage du tableau de bord sur une base mensuelle afin de permettre un meilleur suivi des écarts. Cascades utilise principalement 4 indicateurs de performance dans la composition du tableau de bord qui sont les suivants:
• Les MES (matières en suspension)
• La DBO (demande biologique en oxygène)
• Les toxicités
• La consommation d'eau en m3/tonne
Ces 4 indicateurs se rapportent à la pollution de l'eau, du sol et de l'air. Ils mesurent donc le niveau de matières toxiques envoyées dans l'eau des rivières et le niveau de gaz nocifs libérés par l'entreprise dans l'atmosphère. Les MES et la DBO se mesurent sur la base de kilogrammes rejetés comparativement à ceux permis. La consommation d'eau se mesure sur la base de m3/tonne rejetés comparé à ceux permis. Une analyse des écarts par rapport aux objectifs fixés en début d'année par l'entreprise est effectuée mensuellement. En se basant sur ces indicateurs de performance, Cascades est en mesure de faire ressortir les éléments pertinents à l'évaluation des activités de l'entreprise. Lorsqu'il y a présence d'écarts, Cascades essaie d'en déterminer la cause, puis apporte des mesures correctives pour rétablir la situation. Par la suite, Cascades établit un plan de mise en œuvre pour avoir une idée concrète du processus de résolution de l'écart identifié. Un des objectifs de Cascades est la réduction de la consommation en électricité. Pourtant, en regardant les 4 indicateurs de performance que nous a fournis le contrôleur de la division Fibres Breakey, aucun d'entre eux se rapporte à la consommation d'électricité. Les MES, la DBO et les toxicités ne sont pas liés à l'électricité. La consommation d'eau en m3/tonne est surtout liée à la l'utilisation du gaz naturel pour la réchauffer. Il faudrait revoir les indicateurs pour en ajouter un se rapportant à la consommation d'électricité. De cette manière, il serait plus facile de constater le respect ou non de l'objectif initial lié à l'électricité.

Finalement, le protocole de Kyoto n’a pas affecté les contrôles de gestion de Cascades en tant que tel puisque l’entreprise a déjà réduit ses émissions de GES de 26% depuis 1990, qui est l’année de référence du protocole de Kyoto. En effet, Cascades est considérée comme une entreprise avant-gardiste, car elle a pris les devants en matière d’efficacité énergétique avant même que l’enjeu ne devienne un défi planétaire.

4 commentaires:

  1. Il est clair que dans l’ensemble, Cascade est une entreprise assez écoresponsable et semble faire un bon suivi de ses objectifs environnementaux afin de les atteindre. Cependant, comme vous en avez fait part, aucun indicateur n’est fonction de l’électricité qu’ils utilisent alors qu’un de leurs principaux objectifs est de réduire leur consommation d’électricité. Ainsi, on pourrait proposer qu’ils séparent leur processus de production en différentes activités pour ainsi implanter une comptabilité par activité qui révélerait à quel niveau de la chaîne de production la consommation d’électricité est la plus critique et voir à quel niveau ils pourraient la réduire. De cette manière, ils pourraient être en mesure d’avoir une information précise sur la consommation d’électricité et pouvoir établir des objectifs de réduction ou d’amélioration de la chaîne pour arriver à une réduction de consommation.

    La réutilisation de l’eau qu’ils font est impressionnante! Cependant, ils devraient aussi essayer de réutiliser les autres types de rebuts et de pollution qu’ils émettent. Peut-être la récupération du gaz qu’ils émettent pourrait être transformé et ainsi récupéré pour être réintroduit dans la chaîne de production. Si ce n’est pas possible dans leur chaîne, l’entreprise pourrait envisager de s’allier à une autre entreprise qui pourrait fabriquer son produit avec les rebuts de Cascade. Ces procédés de récupération seraient d’autant plus bénéfiques pour l’organisation et s’intégrerait bien à leur mentalité d’utiliser les matières recyclées et dans leur souci de l’environnement.
    Sur le plan des bonis, il est vrai que la compagnie pourrait redonner une part des bénéfices retirés à ses employés, mais nous croyons qu’elle peut aussi les utiliser à d’autres fins. Il est certain que la culture d’entreprise crée un grand sentiment d’appartenance et de valorisation au sein des employés et nous croyons que dans ce type d’entreprise les motivations des employés vont au-delà des considérations pécuniaires malgré que cet aspect soit bien important. Nous croyons que les employés ne seraient pas contre la possibilité que les économies soient redistribuées dans la collectivité pour aider à la valorisation du milieu. Cette façon de faire augmenterait davantage le sentiment d’appartenance des employés envers leur employeur.

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  2. Bonjour,
    vous avez vu clair dans le texte, il est vrai que Cascades n’a aucun indicateur établi en fonction de l’électricité selon les informations recueillies. La proposition que vous faites concernant la comptabilité par activité dans l’entreprise est intéressante. Il est vrai que cette méthode de comptabilisation pourrait aider à déterminer quelles activités dans le processus de production nécessitent les plus grandes consommations en électricité. Par la suite, il serait possible d’apporter les mesures correctrices nécessaires pour atteindre les objectifs, là où la situation est le plus critique. Cependant, avant d’aller trop loin, l’entreprise pourrait commencer par instaurer un indicateur de performance en rapport avec l’électricité et ainsi, analyser la situation avec celui-ci.
    En ce qui concerne la réutilisation des autres types de rebuts, il est important de garder à l’esprit le concept d’ « avantages-coûts ». Cascades est connu pour sa performance environnementale, l’entreprise fait donc de son mieux, pour l’instant, pour récupérer ce qui est récupérable. Dans un processus de production, il possible que les rebuts chimiques, par exemple, ne soient plus réutilisables par l’entreprise. Beaucoup d’entreprises les vendent à d’autres organisations qui ont besoin de ces composantes dans leurs opérations. Malgré tous ces efforts, il vient un temps où le rejet n’est plus utilisable autant pour Cascades que pour d’autres. À ce moment précis, la seule chose à faire est de décontaminer le rejet avant de le laisser aller dans l’environnement. Cascades voit à respecter ce principe.
    En ce qui concerne la rémunération, nous croyons que votre idée de redistribution n’est pas une mauvaise idée. Par contre, il ne s’agirait pas là d’un contrôle de gestion. Cascades a toujours considéré l'implication sociale et communautaire comme une priorité. C'est sans doute ce qui explique pourquoi l'entreprise, même avec son envergure actuelle, ses milliers d'employés et sa centaine d'unités d'exploitation dans le monde, est reconnue comme l'une des entreprises les plus humaines.(www.cascades.com/develloppement-durable/comunauté)

    Nous ne suggérons pas une augmentation du montant de redistribution aux employés, mais une manière différente de distribution. La présence d’incitatifs dans les systèmes de rémunération augmente la performance environnementale des organisations comme nous l’avons présenté dans notre blogue à maintes reprises. Nous croyons que se serait une solution « win-win » pour Cascades. Nous aimerions ajouter que ces incitatifs, peuvent se situer au niveau des critères d’évaluation du rendement des employés sans nécessairement être pécuniaire, advenant qu’une étude chez Cascades démontrerait que cet aspect n’a pas d’importance pour les employés.

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  3. BLOC 1 - Maurice Bouchard Thomassin

    L'attitude de Cascades est intéressante par rapport à l'environnement. Je considère que plusieurs entreprises devraient s'en inspirée pour leur développement durable. De plus, leur approche est intéressante par le fait que l'entreprise utilise l'amélioration des processus internes plutôt que l'utilisation de cibles environnementales précises sur la consommation de CO2. La réutilisation des ressources est d'après moi un bon moyen de concilier économies de coûts et environnement. Par contre, je me demande si Cascades devrait aussi exiger des ces fournisseurs un certain rendement énergique et ainsi partager leur objectif de protection de l'environnement. En s'associant à des compagnies moins énergivores, il y a certainement d'importants économies à faire par le partage de connaissances entre elles.

    D'un autre côté, il peut être difficile d'exiger de telles demandes à ses fournisseurs, cela dépend entre autre du pouvoir de négociation que Cascades entretient avec eux. Si Cascades entretient de bonne relation avec ces derniers, il sera peut-être plus facile pour elle d'influencer leur gestion et d'émettre des revendications au sujet de l'environnement.

    Un tel geste de la part de Cascades ou de d'autres entreprises pourraient faire avancer les choses de façon considérable dans le domaine du développement durable. Néanmoins, Cascades reste un exemple dans l'application de mesures environnementales.

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  4. EXAMEN BLOC 2: Julien Demers
    (suite)

    Vous allez peut-être trouver l'idée loufoque, mais en lisant ce billet, je me demandais si nous pourrions établir ce genre de contrôle de gestion pour les Canadiens de Montréal...

    Actuellement, les mesures de performance des joueurs sont presque entièrement axées sur les résultats obtenus sur la glace. Nous pourrions donc exiger d'eux des mesures de performance environnementales! Imaginez l'impact que ça pourrait avoir! Comment faire cela?

    Le même principe pourrait être appliqué à l'ensemble de l'organisation. Un peu comme Cascades l'a fait, l'équipe pourrait réduire la consommation de certains produits. Allons-y dans les exemples concrets.

    Bien que ça semble bizarre, il pourrait y avoir diminution de la consommation d'eau pour les joueurs en favorisant des douches moins longues! Ok, ça frôle légèrement la folie, mais n'oublions pas que chaque petit geste compte.

    Serait-il possible d'établir des cibles à atteindre en matière de consommation d'électricité au Centre Bell? Pourrait-on inciter les joueurs de l'équipe à faire du co-voiturâge pour se rendre à leurs entraînements ou encore à ces soirées dans les bars où ils se laissent déconcentrer de leur jeu?

    Le fameux hot-dog qu'on déguste pendant le match ou la traditionnelle poutine pourraient être servis dans des contenants recyclables. Il pourrait même y avoir l'abolition du styromousse au Centre-Bell.

    L'idée peut sembler être extrême, mais néanmoins, il serait intéressant d'instaurer des contrôles de gestion de l'environnement au sein des équipes professionnelles de sport comme les Canadiens. N'oublions pas qu'ils sont généralement très admirés [ok, peut-être pas cette année] du public et ils pourraient entraîner un mouvement de masse.

    Que pensez-vous de mon idée? Suis-je trop écolo?

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